Écophobie

Kézaco ?

Une tendance sourcilleuse à nettoyer la forêt à l’automne s’empare de vous? Une anxiété morbide à l’idée d’être envahi.e par les plantes vous relève la nuit au printemps? L‘envie de tondre votre pelouse vous démange ? Vous ne savez-que faire de ce lierre qui monte sur la rambarde du portail ? Le jardin du voisin vous paraît mal-entretenu et son chêne un capharnaüm sans nom ?

Il se peut que vous soyez toucher par la vague d’écophobie qui sévit un peu partout dans nos sociétés occidentales. Faisant le bonheur des jardineries et entreprises d’entretien, des firmes multinationales comme Bayer et aussi de votre paysagiste local.

Et oui car votre écophobie rapporte à l’économie ! À la fin de la guerre, Les industriels de la pétrochimie on trouvé fort à propos de revendre leurs produits au secteur primaire.. Et paf ça fait des chocapic ! Engrais et désherbants en tout genre sont depuis monnaie courante, tellement que les gouvernements successifs ont peiné à en interdire complètement l’usage.¹ Mais n’est pas écophobe qui veut.

Ainsi protéger sa maison des racines robustes du lierre et poser des pièges à souris ne suffit point. Vider ses gouttières remplies de feuilles mortes non plus ! Les écophobes consacrent la plupart de leur week end à l’éradication de tout ce qui dépasse, a dépassé ou a trépassé, mort, vivant, long, court, droit, oblique, ferme ou mou.

Heureusement, l’écophobie se soigne très bien. Nul besoin de voir un médecin. L’écophobie est retord mais arrivé les premiers coquelicots , votre nouvelle pelouse devenue friche vous ravira de sa vitalité et des espèces venant la butinée. Le plus dur comme souvent, c’est… le regard des autres ! Alors vive la sieste et tchao les après-midi tondeuses !

1. Voir l’article de Reporterre sur l’usage des néonicotinoïdes et les sanctions européennes à cet égard: https://reporterre.net/Le-gouvernement-renonce-au-retour-des-neonicotinoides. Voir aussi l’article de Reporterre sur le glyphosate: https://reporterre.net/Dangers-du-glyphosate-l-Europe-prefere-les-conclusions-de-l-agrochimie